Jean-Jacques Brousson à Uzès

Uzès

Jean-Jacques Brousson : le conte de fées de l’enfant oublié,
par Frédéric Gaussen
(extrait)

 

Le 12 octobre 1924, la France pleure la disparition d’une de ses plus grandes gloires littéraires : Anatole France. Ses funérailles sont grandioses. Un immense catafalque entouré d’un drapeau tricolore est dressé devant l’Institut. Le chef de l’État est présent, avec les membres du gouvernement, les corps constitués, le corps diplomatique et une foule considérable. Un mois à peine plus tard, le Tout-Paris est partagé entre l’indignation et le rire, à la lecture d’un ouvrage fort impertinent, Anatole France en pantoufles, écrit par l’ancien secrétaire du maître, qui donne du grand homme une image bien différente de la version officielle. Avec une verve ravageuse, il le montre dans la réalité quotidienne, avec ses faiblesses et ses petites manies, partagé entre sa gouvernante, une maîtresse envahissante (la redoutable Mme de Caillavet) et une cour d’admirateurs ridicules. Le livre-scandale a un succès considérable. En quelques semaines, plus de 100 000 exemplaires sont vendus.

L’auteur de ce brûlot, Jean-Jacques Brousson, est un Nîmois dont la carrière a débuté par une rencontre miraculeuse. Il est né à Nîmes, le 20 septembre 1878. Son père, Edmond Brousson, ancien major militaire, exerce la profession de médecin. Sa mère, Césarine Runel, est sommiéroise, fille d’un « marchand d’étoffe » de la rue du Pont. Son entrée dans la vie commence par un drame : sa mère meurt à sa naissance. À l’en croire, son père ne lui pardonnera jamais vraiment le deuil de sa femme. Et se trouvant fort embarrassé par ce marmot, il le confie à des nourrices. C’est ainsi que le petit « Janou », comme on l’appelle, passe ses premières années dans la ville de ses grands-parents maternels, où il est remis aux bons soins de Mme Viala qui tient une petite épicerie dans la Grand-Rue. Cette mère nourricière restera toujours chère à son cœur. Tant qu’elle vivra, il revient la voir régulièrement.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Gard, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mai 2008

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