Tricentenaire de la naissance de Rousseau

En cette année où l’on célèbre le tricentenaire de la naissance de  J.J. Rousseau, nous vous présentons cet extrait tiré de Balade en Val d’Oise, sur les pas des écrivains (1999) : « La Nouvelle Héloïseparut en 1761 et explosa sur Paris, sur la France, sur l’Europe, comme une bombe. Ce n’est pas un succès mais un triomphe sans précédent. Si les critiques et les gens de lettres, chatouillés sans doute d’une jalousie confraternelle, y trouvent ici et là matière à bougonner, le public, lui, est en extase. Tout le monde a lu La Nouvelle Héloïse, et, à ceux qui n’ont pas les moyens de l’acheter, des libraires avisés la proposent en location, à douze sous et soixante minutes par volume. Rousseau, grognaient les critiques, bafoue les règles de la composition. Mais le public se moque bien des règles ! Il lit pour être emporté, brisé, ravagé par l’émotion ; et l’on écrit à l’auteur qu’il faudrait dresser les autels à Jean-Jacques, que son livre devrait être imprimé en lettres d’or. Lettres étonnantes, qui ne sont que spasmes et sanglots, délire, larmes de tendresse et de bonheur. Ce roman apportait à Rousseau une incroyable popularité, égale au moins à celle de Voltaire, mais surtout lui-même devenait pour beaucoup une sorte de saint laïc, un mentor, le maître des âmes sensibles. » 

« J.-J. Rousseau et l’île enchantée » par Raymond Trousson, p105  et s.

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