L’Académie Jeux floraux à Toulouse

TOULOUSE

L’Académie des Jeux floraux
par Georges Mailhos

À Toulouse, en 1323, sous le règne de Charles IV le Bel, dernier des Capétiens, sept troubadours se réunissent, le mardi après la Toussaint, pour former le consistoire du « Gay Saber » [« Gai Savoir »] afin de maintenir (d’où le nom de « mainteneur » que prendront plus tard ses membres) les traditions du lyrisme courtois et de relever la langue d’oc de la décadence où l’avait entraînée la croisade des Albigeois. Ils appellent à célébrer l’année suivante, le 3 mai, une joute poétique dont le vainqueur recevrait une Violette d’or. Ce fut Arnaud Vidal, de Castelnaudary, pour un poème dédié à la Vierge Marie. En 1355. le Consistoire confie à son chancelier Guilhem Molinier la rédaction des Leys d’Amors [Lois d’Amour], traité de la langue et de la poétique du Moyen Âge d’oc, dont un manuscrit richement enluminé est propriété des Jeux floraux. C’est dans ce recueil qu’est fait état de la création de deux nouvelles fleurs, l’Églantine, ou ancolie, et le Souci. À la fin du xve siècle, apparaît la figure quelque peu mystérieuse de Clémence Isaure, « dama Clemensa », inspiratrice et bienfaitrice des poètes. La légende prend quelque consistance au xvie siècle, où le Consistoire, devenu Collège de Rhétorique, se place sous son égide et frappe une médaille en l’honneur de celle qui « a restauré les Jeux floraux » (« Clem. Isaur. lud. floral. restauratrix »). Une statue tombale, image d’une dame Yssalguier, sera, vers 1540, transportée et érigée au Capitole, où le collège siège. Elle se trouve actuellement à l’hôtel d’Assézat et préside les séances publiques de l’Académie. Depuis 1527, son éloge est prononcé chaque année lors de la fête des Fleurs.

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Extrait de l’ouvrage : Balade en Midi-Pyrénées, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mai 2011

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