PONT-AVEN, QUIMPERLÉ
Théodore Hersart de La Villemarqué ou le bardisme retrouvé
par Yves Debroise
Le 24 août 1839 paraît chez Delloye, libraire à Paris, un ouvrage intitulé : Chants populaires de la Bretagne… par M. Th. de la Villemarqué. Cet ouvrage, popularisé sous le titre de Barzaz Breiz, reprend en fait, avec de nouveaux développements, un recueil publié des mois plus tôt, énigmatiquement attribué à un certain Barz Nizon et qui était passé inaperçu. Est-ce le fait de l’identité révélée ou d’une publicité mieux orchestrée ? L’œuvre va connaître un retentissement certain dans le monde des lettres. Chateaubriand, Augustin Thierry, Lamartine, Hugo, George Sand pour ne citer qu’eux s’enthousiasment. Ces chants populaires seront bientôt traduits en Angleterre, en Allemagne, en Suède, en Pologne…
Mais qui est donc cet auteur, inconnu jusqu’alors, que ses proches amis surnomment le barde de Nizon ? Né le 7 juillet 1815, rue du Château, à Quimperlé, Théodore-Marie est le huitième et dernier enfant d’une famille bretonne anoblie par Louis XV. Son père, député sous la Restauration, refusera en 1828 la pairie que lui offre Charles X. Sa mère, dame du Plessix-Nizon en Pont-Aven, est connue pour son cœur charitable et son dévouement à soigner les plus démunis d’une population dont elle écrit : « la moitié de Pont-Aven se demande au lever du soleil si avant que le soleil se couche elle aura goûté un morceau de pain ».
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Extrait de La Bretagne sud des écrivains, Alexandrines, 2014.