Agrippa d’Aubigné à Talcy

TALCY

Agrippa d’Aubigné : un amour de poète à Talcy

par Jean-Raymond Fanlo

 

Agrippa d’Aubigné est poitevin. Il combat surtout dans l’Ouest pendant les guerres civiles. Il habite dans l’Ouest, à Mursay, près de Niort, il est longtemps gouverneur de Maillezais, une place fortifiée où se trouve une magnifique abbaye qui compta parmi ses hôtes Rabelais, et qu’il s’emploie, lui, à démolir. En 1619, après une nouvelle révolte contre le pouvoir royal, il s’enfuit à Genève, où il vit jusqu’à sa mort en 1630. Il n’est pas un écrivain de la Région Centre.

C’est pourtant là qu’il situe un roman d’amour et de poésie. Par sa mère, il a hérité d’un domaine à Mer, près de Blois. Il s’y installe en 1570 : la Paix de Saint-Germain (8 août 1570) a mis fin à la troisième guerre civile. À une dizaine de kilomètres de là, le château de Talcy appartient à la famille des Salviati. Ronsard avait aimé Cassandre Salviati. Aubigné aime donc la nièce : « Ayant son peu de biens entre les mains, il devint amoureux de Diane Salviati, fille aînée de Talcy. Cet amour lui mit en teste la poésie française, et lors il composa ce que nous appelons son Printemps, où il y a plusieurs choses moins polies, mais quelque fureur qui sera au gré de plusieurs. » (Sa vie à ses enfants)

Un amour poétique, donc : il révèle au jeune homme ses dons d’inspiration, une inspiration non pas « polie », soigneusement élaborée façon Desportes ou façon Malherbe, mais furieuse, inspirée, enthousiaste.  C’est dans les mêmes termes que l’Avant-Propos des Tragiques défend Ronsard. A Talcy, en aimant la nièce de Cassandre, Aubigné le Saintongeois veut égaler ou dépasser le poète Vendômois …

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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