Frédéric Jacques Temple à Sommières

Sommières

Sans frontières,
par Frédéric Jacques Temple
(extrait)

 

 

Je suis issu de deux familles rouergates originaires, l’une d’Aubin, dans le bassin minier, l’autre de la vallée de la Sorgues, à la limite du Larzac. Elles ont, voilà deux siècles, pris la route de la mer, comme d’autres ont émigré vers la capitale ou l’Argentine. J’ignore quelles en furent les raisons. C’est ainsi que je suis devenu indigène du Languedoc de la Mer et que, de Montpellier, ma ville natale, ma tête de Janus bifrons n’a cessé de se tourner vers les lagunes littorales et les austères plateaux. Le vent du nord m’apporte l’épaisse odeur du migou, le vent d’autan l’acide relent de la malaïgue. Je balance entre mer et terre, gourmet des tripous ou de la fouace autant que de la bourride ou des oursins.

Je me suis posé, voilà quelques années, dans le Gard, à trois pas de Sommières, considérant que le Vidourle (du nom d’une divinité romaine, Viturlus) était  davantage un lien qu’une frontière. Il m’a fallu du temps et d’imprévues circonstances, pour que je me décide à quitter, sans pour autant l’oublier, le « clapas » que je pensais, dès ma jeunesse, être le centre du monde.

[…]

Extrait de l’ouvrage : Les Gard des écrivains (c) Alexandrines, mai 2014

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