SELLES-SUR-CHER
Marcel Béalu : marais et mirages
par Marie-France Azar
Le poète Marcel Béalu n’a jamais oublié la Sologne de son enfance, « cette terre âpre, secrète et sauvage », qu’il évoque dans le premier tome de ses Mémoires « Le Chapeau Magique ».
Il retrouvera souvent par la suite les impressions de ce temps-là dans ses rêves dont il sortait toujours ravi, enchanté. Et son amour de Paris où il arrivera en 1925, à dix-sept ans, ne masquera jamais au poète le passé qui l’attache : ses premières années dans sa chère Sologne. Il rappelle que, avant l’automobile, cette région ressemblait encore à la description qu’en donnent les manuels : « pays malsain dévasté par la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion et plusieurs siècles d’abandon et de famine, où les indigènes au visage fiévreux et au corps voûté habitaient des huttes aux murs fragiles et couverts de roseaux… »
Une enfance ordinaire, plutôt plate et monotone au pays du Grand Meaulnes, à Selles-sur-Cher, Saumur, puis Romorantin et Lanthenay, mais ça et là émerge quelque lumière : la découverte de la Sologne, avec des randonnées cyclistes, les bords de Loire, l’île Millocheau et les ponts, les parties de pêche avec son père sur les bords de la Sauldre, les kermesses aux environs de Romorantin…
Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.