RENNES
Paul Féval, romancier et conteur breton
par Jean-Pierre Galvan
(extrait)
Le 29 septembre 1816, à trois heures et demie du soir, naît à Rennes, rue du Four-du-Chapitre, Paul-Henry-Corentin Féval. De condition modeste, la famille Féval occupe le second étage de l’imposant hôtel de Blossac, fleuron de l’architecture rennaise, construit au siècle précédent par un conseiller au Parlement. Cet « édifice altier et sévère » impressionne fort le jeune Féval qui le décrira au moins à deux reprises dans ses romans à venir (Les Amours de Paris et Le Fils du Diable). Jean-Nicolas Féval, le père, conseiller à la Cour Royale de Rennes, n’est pas breton de naissance. Né à Châtillon-sur-Marne, il ne s’est fixé en Ille-et-Vilaine qu’en 1800. Le 16 septembre de la même année, il a épousé à Rennes Jeanne-Joséphine Le Baron de Létang. C’est dans son ascendance maternelle, de pure souche bretonne, que Paul Féval puisera ses racines, bretonnes et aristocratiques, qui imprègneront si fortement son œuvre future.
Paul est le cinquième enfant d’une famille qui compte déjà deux filles et deux garçons. Bien qu’occupant dans la société rennaise une position honorable, la famille Féval est loin de vivre dans l’opulence et le jeune Paul souffre des vexations que doit subir son père pour faire vivre la maisonnée. En 1827, sa mort, consécutive au surmenage, plonge un peu plus la famille dans le besoin. Le cercle familial devient plus austère que jamais. Prêtres et dévotes se partagent l’intimité de Madame Féval et de ses enfants. Paul entre comme boursier interne au collège royal de Rennes. Années noires. Caractère orgueilleux et indépendant, il souffre de la discipline et de la claustration en vigueur dans l’établissement.
Extrait de l’ouvrage : Balade en Bretagne Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.