Port-Cros Jean Paulhan

LES ÎLES D’OR

Port-Cros : l’île de La Nouvelle Revue française,
par Claire Paulhan
(extrait)

 

 

C’est à l’automne 1925 que Jean Paulhan, alors depuis quelques mois rédacteur en chef de La Nouvelle Revue Française, met le pied pour la première fois à Port-Cros. L’année suivante, la conversation s’engage avec la propriétaire d’une partie de l’île, Marceline Henry, qui est abonnée à La NRF ! Son mari promet de se renseigner sur la disponibilité des cinq forts qui couronnent l’île. Et bientôt, Jean Paulhan peut écrire à Jean Schlumberger, l’un des fondateurs La NRF : « J’aime beaucoup Port-Cros. Cela doit se voir. Enfin le propriétaire de l’Île m’a fait une offre merveilleuse : il me donne pour quinze ans, si je le veux, le plus beau fort de l’Île et qui la domine toute, La Vigie. / […] Ce serait bâtir à Port-Cros le fort de la N.R.F. Et quel fort ! […] »

Mais il faut constituer une société en participation au nom de La NRF, à qui le fort de la Vigie sera loué : les premiers contributeurs sont Jean Schlumberger, l’écrivain belge Odilon Jean-Périer, l’éditeur Gaston Gallimard, qui a une propriété de famille à la Croix-Valmer, Jules Supervielle qui connaît déjà bien Port-Cros, et Jean Paulhan… Il faut aussi rendre habitable le plus haut et le plus isolé des forts de l’île : construit par Napoléon à 197 mètres d’altitude, on accède à la Vigie par un pont-levis ; à droite de la cour centrale, se trouvent des casemates à meurtrières, et à gauche une cuisine, une grande salle, un mirador de verre. Au centre, une ancienne poudrière et une citerne enterrées. Tout autour un haut mur d’enceinte à créneaux. Comme la Vigie est loin du port, un âne transportera meubles, valises, bois de chauffe et vivres…

[…]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Var, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2010.

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