QUIMPER
Pierre-Jakez Hélias, le quêteur de mémoire
par Alain-Gabriel Monot
Né en 1914 à Pouldreuzic au cœur de ce pays bigouden qui sera la « terre à bonheur » de ses œuvres majeures, Pierre Hélias (son patronyme breton s’enrichira plus tard du prénom breton Jakez) connaît une enfance de petit campagnard pauvre. Celle-ci est heureusement émerveillée par la richesse de la culture au sein de laquelle il lui est donné de vivre, dont les contes de ses grand – pères sont une puissante illustration. Ces aïeux et leurs « histoires exemplaires » auront sur l’enfant puis sur l’écrivain une influence résolument déterminante.
Elevé en langue bretonne, Pierre Hélias commence l’apprentissage du français en entrant à l’école élémentaire. Excellent élève, il fait partie des rares élus admis au lycée de Quimper. Il y poursuit sa scolarité jusqu’à l’obtention du baccalauréat en 1932. Etudiant en Lettres supérieures, il rencontre le poète Saint-Pol Roux, installé depuis des années à Camaret sur une dune venteuse qui domine le grand large ; Il s’enchante aussi des œuvres de Luzel et d’Anatole Le Braz. A la faculté de Rennes, il prépare une licence de lettres classiques, sésame indispensable pour enseigner les humanités. Dans le même temps, il se lie à ses aînés en littérature, le Quimpérois Max Jacob et le Briochin Louis Guilloux dont il admire les œuvres. Professeur au lycée de Fougères pendant l’Occupation, il y est inspecté en 1943 par Jean Guéhenno, ancien enfant du pays.
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Extrait de La Bretagne sud des écrivains, Alexandrines, 2014.