Rémi Belleau à Nogent Le Rotrou

NOGENT LE ROTROU

Rémi Belleau, poète de la Pléiade

par Frank Lestringant

 
De l’enfance de Rémi Belleau, l’ami de Ronsard, on sait peu de chose, sauf qu’il est né en 1528 à Nogent-le-Rotrou, au sein d’une famille roturière. Plus tard, quand il mourra dans sa cinquantième année, son frère Guillaume, un serrurier, sera son légataire universel. Mais les liens se sont très vite distendus entre le poète et sa petite patrie. Dans une « Ode à Nogent », composée à l’occasion de la rédaction de la Coutume  du Perche, sous la présidence de Christophe de Thou, en juillet 1558, il chantera la « Terre, en qui j’ai pris naissance », en regrettant de l’avoir quittée trop tôt :

Terre, qui ma première enfance

Allaitas de ton cher tétin,

Mais hélas ! qui ne me fus guère

Ni mère nourrice, ni mère,

Me traînant ailleurs le destin.

La tradition fait naître Belleau au pied du vieux donjon des Rotrou, sur le bord du petit Ronne, ce modeste ruisseau « qui murmure » jusque dans ses vers. Est-ce là que s’est développée sa sensibilité rustique, son attention exacerbée aux infimes miracles de la nature ? Toujours est-il que ses Petites Inventions, publiées à la suite de sa traduction en vers des Odes du pseudo-Anacréon, peignent des couleurs les plus délicates le Papillon, l’Huître, l’Escargot, la Tortue, la Cerise, le « Ver luisant de nuit », en y ajoutant le Coral (le corail) et le Pinceau, qui sert à représenter au vif toutes ces menues merveilles…

 

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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