Nietzsche, Nice et le midi de la musique
par Cédric Fioretti
La musique est un compagnon indispensable pour Nietzsche et nourrit sa philosophie. Nietzsche est un compositeur qui travaille son poème philosophique comme une symphonie à la recherche d’un thème, de belles mélodies soutenues par des fondations harmoniques solides, d’une orchestration riche et colorée de sonorités variées. Pour mieux comprendre son aphorisme « Sans la musique, la vie serait une erreur », souvenons-nous que Nietzsche est musicien avant d’être philosophe. Il interprète Beethoven et Haydn à l’âge de 8 ans et compose dès l’âge de 12 ans.
Lorsque Wagner meurt le 13 février 1883 à Venise, Nietzsche est déjà loin de l’influence de son maître musical. Il séjourne en Italie et, à fin novembre, très malade, il quitte brusquement Gênes pour la France et Villefranche où il séjourne une semaine. Il monte au village d’Eze. C’est au cours d’une ascension dans ce « village maure » qu’il aurait composé le chapitre « Des vieilles et nouvelles tables », troisième partie d’Ainsi parlait Zarathoustra. Les quatre parties de son œuvre qu’il considère la plus aboutie, se rapprochent des quatre mouvements de la symphonie classique chez Haydn et Mozart, ou de Beethoven et sa 9e symphonie. Le livre sera publié entre 1883 et 1885, et c’est à Nice qu’il en rédige la troisième et quatrième partie…
Extrait de l’ouvrage : Balade à Nice, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, avril 2012