MORLAIX
Les engagements d’Émile Souvestre,
par Nelly Blanchard
(extrait)
Marcher sur les pas d’Émile Souvestre, c’est se laisser porter, d’une part, le long d’un parcours d’aspiration vers la reconnaissance littéraire et le succès, menant de Morlaix à Paris, – parcours que de nombreux jeunes Bretons de familles aisées suivent à l’époque –, d’autre part, par une constante tension entre la patrie et la « matrie », concrétisée par des hésitations et de fréquents allers-retours entre Paris et la Bretagne, enfin, pour clore ce parcours, vers des lieux d’exil réel et spirituel.
Le point de départ de cet itinéraire est Morlaix, ville de la côte du Nord-Finistère, à cheval entre Léon et Trégor, ville où naît Charles Émile Souvestre le 15 avril 1806, dans une maison quai des Lances (actuellement quai de Tréguier). Émile est le cadet des enfants qui grandissent dans le milieu bourgeois morlaisien et se promènent entre Morlaix, Taulé et Ploudalmézeau. Son parcours scolaire le mène du collège royal de Pontivy (1818-1823) à Rennes pour des études de droit (1824-1825). Il compose alors déjà des poèmes et fait connaissance avec l’imprimeur-éditeur nantais Mellinet, fondateur en 1823 du Lycée armoricain qui accueille les premiers écrits du jeune auteur. Souvestre rencontre d’autres jeunes poètes. Certains rejoignent Paris et Souvestre en fait autant en 1826. Il élargit rapidement son cercle de connaissances, affirme ses positions politiques et côtoie les milieux breton de Paris, saint-simonien et globiste.
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Extrait de l’ouvrage : Balade en Bretagne Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.