QUIMPER
Max Jacob : « Le Breton – c’est moi – ! »
par Patricia Sustrac
Écrivain, poète, romancier, Max Jacob est l’une des personnalités les plus marquantes de l’art du 20e siècle. Ami des peintres, de Picasso en particulier, il a participé à l’effervescence des avant-gardes picturales et littéraires parisiennes. Principal éclaireur d’une relation profonde entre la poésie et la peinture, il a rénové les qualités plastiques et musicales du poème en prose. Son œuvre, tout spécialement Le Cornet à dés (1917) a influencé de nombreux jeunes poètes au rang desquels Aragon, Malraux, Breton, Éluard, Reverdy…
Max Jacob est né à Quimper le 12 juillet 1876 dans une famille de commerçants d’origine juive non pratiquants : la famille Alexandre- son patronyme d’origine- est native de Sarre. Naturalisés en 1873, les Alexandre deviennent Jacob en 1888 et partagent ainsi la notoriété de la branche maternelle lorientaise connue sous ce nom pour son savoir-faire de tailleur. La famille installée à Quimper vers 1850, fonde d’abord un commerce au 8 rue du Parc : l’appartement familial est au-dessus de la boutique. En 1874, une succursale « d’articles (…) aux mêmes prix que les plus grandes maisons de Paris » est inaugurée au 24. Dans la boutique paternelle comme au Bon Marché, le petit Jacob est ébloui par les étoffes précieuses et rares, il est bercé par le quimpertin parlé dans le chahut des ouvriers qui sculptent des meubles régionaux remis au goût du jour par un grand père inventif.
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Extrait de La Bretagne sud des écrivains, Alexandrines, 2014.