CHATEAUROUX
Maurice Rollinat, un enfant de Châteauroux
par Claire Le Guillou
La terre natale n’est pas toujours une terre d’élection. Châteauroux fut pour Maurice Rollinat une ville exécrée, maudite. Retraçons toutefois son itinéraire castelroussin, qui commence rue de Déols (aujourd’hui avenue de Paris). C’est là qu’il vit le jour le 29 décembre 1846. L’année suivante, les Rollinat emménagèrent au 5, rue des Notaires. Maurice Rollinat y passa une enfance heureuse, ayant pour voisins et compagnons de jeux son cousin André Bridoux, Mathilde Bertrand, etc. Puis, comme tous les petits garçons de la bourgeoisie castelroussine, il fut scolarisé à l’Institution Saint-Pierre, puis devint ensuite élève au Lycée. Si sa scolarité n’y fut pas particulièrement brillante, elle fut par contre émaillée de quelques incidents, dont une menace de renvoi. C’est à cette période qu’il commença à composer ses premiers poèmes, chantant son mal-être lycéen et adolescent, ainsi que les femmes de petite vertu des quartiers borgnes de Châteauroux.
De temps à autres, lorsque François Rollinat pouvait se libérer de sa charge d’avocat, les Rollinat s’installaient pour quelques jours à la campagne. Alors que George Sand trouvait un havre paix à Gargilesse, les Rollinat le trouvèrent de l’autre côte de la Creuse, à Bel-Air dans la commune de Ceaulmont. Là, sous la férule paternelle, le jeune Maurice apprit à aimer la nature. Mais, ces escapades champêtres n’offraient qu’une compensation momentanée à l’enfer provincial castelroussin…
Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.