MARSEILLE
Les écrits de Fernand Pouillon sur la trace des bâtisseurs d’autrefois,
par Danièle Voldman
Fernand Pouillon est surtout connu pour son œuvre d’architecte. Né dans une famille marseillaise depuis trois générations, il est resté toute sa vie attaché à cette ville ainsi qu’à la Provence et aux terres méditerranéennes. Il a longtemps vécu et travaillé à Aix-en-Provence et à Marseille où il a ouvert quelques-unes de ses agences dont celle de l’hôtel Hubaud, rue Longue des Capucins à Marseille. Il a également réaménagé, pour y vivre avec sa famille, la villa La Brillane sur la route du Tholonet à Aix et possédé plusieurs appartements dans la cité phocéenne. Des édifices qu’il a construits dans les Bouches-du-Rhône se détachent surtout les immeubles du Vieux Port reconstruits à la fin des années 1940 après les destructions de 1943 ainsi que l’ensemble de logements sociaux d’Aix-en-Provence, dit les Deux Cents Logements. Les habitants d’une partie de cette cité HLM située avenue Émile Zola, devenus copropriétaires de leurs appartements, ont été si fiers des qualités architecturales des édifices, qu’ils leur ont donné le nom de leur concepteur.
Avec nombre de maisons particulières, de bâtiments moins célèbres et moins représentatifs de sa manière personnelle de construire comme les coopératives agricoles de Meillane, Senas, Mallemort et Eygalières, plusieurs immeubles de rapport aixois (avenues des Belges et Victor Hugo) ou marseillais (rues de la Corderie et Louis Maurel) complètent son œuvre dans le département.
Mais l’architecte, passionnément attaché à son métier, fut aussi un écrivain. S’il avait toujours été un grand lecteur, aimant et collectionnant les éditions rares, sa venue à l’écriture, survenue dans des conditions dramatiques, a été tardive : en 1961, alors que son œuvre déjà fort abondante lui avait valu la renommée, une opération immobilière complexe dans la région parisienne se termina par un scandale ; il fut accusé de malversations et jeté en prison…