MARSEILLE
Alexandre Dumas ou les nuages dorés de l’imagination
Par Claude Schopp
Si tous les chemins de Dumas ne mènent pas toujours à l’ancienne Phocée, ils passent souvent par « Marseille, blanche, tiède, vivante ; Marseille, sœur cadette de Tyr et de Carthage, et qui leur a succédé à l’empire de la Méditerranée ; Marseille, toujours plus jeune à mesure qu’elle vieillit. »
En prélude à son grand projet d’exploration de la Méditerranée qu’il a nourri toute sa vie sans jamais l’accomplir, il découvre la ville en décembre 1834, en compagnie du peintre Adrien Jadin. Descendu du 7 au 11 décembre à l’Hôtel d’Angleterre, accueilli par son vieil ami l’écrivain marseillais Joseph Méry, il se risque le 10 décembre, tandis que Méry sujet au mal de mer demeure sur le rivage, dans une traversée tempétueuse jusqu’à l’île d’If qui « n’est qu’un écueil ; mais sur cet écueil est une forteresse, et dans cette forteresse est le cachot de Mirabeau ». Ce château d’If lui devra une célébrité mondiale, car c’est dans ses geôles qu’il enfermera, pendant quatorze ans, Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo.
L’année suivante, Marseille n’est qu’une courte halte avant un long séjour à Toulon, prologue à un périple d’une demi année en Italie. À partir de 1840 et son installation à Florence, il passe et repasse, allant à Livourne ou en revenant, par le Vieux Port : Le Sémaphore de Marseille tient assez régulièrement la chronique de ses apparitions : du 30 mai au 5 juin 1840 avant de s’embarquer sur le Pharamond ; vers le 15 mars et le 7 juin 1841, à l’aller et au retour d’une course à Paris où se monte sa comédie Un mariage sous Louis XV, vers le 18 septembre de la même année, apportant à Paris son drame de Lorenzino, entre le 18 et le 21 janvier 1843, où, arrivé avec son fils à Marseille, il s’embarque seul pour Livourne…
Extrait de l’ouvrage : Balade en Provence, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2012