Maillane Mistral

Maillane

Frédéric Mistral, l’empereur du soleil

par Jacques Mouttet, capoulié

 

12644

 

Il naquit le 8 septembre 1830 à Maillane (Bouches-du-Rhône), au Mas du Juge, domaine familial qu’exploitait alors son père, François Mistral. Le petit Frédéric allait être élevé au rythme des saisons et des travaux agraires, et selon les coutumes et traditions omniprésentes dans la vie quotidienne, fruits du riche passé terrien et chrétien de la Provence. Quant aux éléments sonores qui complétaient cette ambiance, c’étaient les bruits domestiques ou campagnards, et la musique du provençal, langue populaire mais noble, qui, très tôt, dictera à Frédéric Mistral le sens de sa vie.

Dès ses années d’études, à Avignon puis à Aix, il avait envisagé son action future. Et quand, à 21 ans, licencié en droit, il revint chez lui, son père lui laissa la liberté de choisir sa voie. Alors, avec une solennité qu’il a lui-même décrite, du seuil du mas paternel, les yeux vers les Alpilles, il prit la résolution « de relever, de raviver en Provence le sentiment d’appartenance, […] de provoquer cette résurrection par la restauration de la langue naturelle et historique du pays, […] et de rendre la vogue au provençal par l’influx et la flamme de la divine poésie ». Dès lors, attaché à ce but de restituer sa gloire à la Provence, il s’adonne à la poésie et, sans retard, s’attelle à écrire Mirèio.

Mais Mistral n’allait pas agir en solitaire. Il appartenait à un groupe de jeunes de la contrée, rêvant tous d’une renaissance provençale. Ensemble, en 1854, ils fondèrent le Félibrige.

La création du Félibrige ne ralentit pas la production littéraire et poétique, qui fut considérable, de Frédéric Mistral. Dès 1859 il publie Mirèio, œuvre d’une jeunesse éternelle, qui tient de l’idylle et de l’épopée. Vincent et Mireille prennent place parmi les couples mondialement célèbres, tels Roméo et Juliette ou Paul et Virginie. Ce poème de 6 123 vers, est aussi un admirable document ethnographique tant il détaille l’existence quotidienne des Provençaux : leurs travaux, leur cadre de vie, leurs fêtes, leurs traditions. S’ensuivra l’éclatant hommage de Lamartine, qui y consacra son 40e entretien, et à qui Mistral voua toute sa vie une grande admiration. Puis, paraissent Calendau, en 1867, lis Isclo d’or (les Iles d’or) en 1875, Nerto, en 1884, La Rèino Jano, en 1890, Lou pouèmo dóu Rose (Le poème du Rhône)… En 1897, par Discours e dicho, il expose et explique largement ses idées, la « doctrine mistralienne » programme de son engagement dont il fait sentir la noblesse et la pureté…

Extrait de l’ouvrage : Balade en Provence, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2012

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