Michel Quint à Lille

LILLE

Pile à hauteur d’horizon
par Michel Quint

Dire mon rapport avec le Nord c’est dire à la fois mon histoire et celle des miens. Ma façon également de percevoir le pays, ses villes, et l’humanité des gens d’ici. C’est dire aussi et surtout mon écriture et mes amours parce que c’est ce qui fonde l’essentiel de ma relation à la région.

Une enfance passée entre le pays minier où habitaient mes grands-parents, anciens mineurs, qui m’accueillaient pour une partie des vacances et la métropole lilloise où j’habitais. Cela me fait une provision de souvenirs de terrils dévalés en planche à roulettes, de voies ferrées des houillères arpentées au cul des trains de charbon, de maraudes avec d’autres galopins, de foot sauvage dans les pâtures, au milieu des bouses de vache. Et puis la ville, le Mongy, les rues enfilées à pied ou à vélo, les librairies comme émerveillements, les cinémas de quartier, les palabres sans fin dans les bistrots, théâtre, poésie, les copains de toujours, d’origine polonaise, tchèque, flamande, et la demoiselle blonde aux yeux gris-bleu, rencontrée un matin de rentrée dans la cour du lycée, avec qui je partage aujourd’hui la vie et du bonheur à pleines embrassées.

[…]

 

Extrait de l’ouvrage :Balade dans le Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, février 2005

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