Isbn : 978-2-912319-54-8 / 16.50€
« Paris est la seule ville qui soit aussi un monde », disait déjà Charles Quint.
Paris a en effet toujours représenté une sorte d’Amérique. Des romanciers nombreux y résidèrent, encore plus quittèrent leur province ou pays d’origine pour s’y installer, le temps d’une halte ou toute une vie.
Ces écrivains ont noté leurs impressions ou traduit leurs sentiments dans des récits personnels ou dans des romans. Nous les avons suivis, eux, mais aussi leurs créatures que l’on observe cheminant dans les squares, les allées des Champs-Élysées ou du Palais-Royal ; évoluant dans les hôtels bourgeois du Faubourg Saint-Honoré et à Saint-Germain-des-Prés, ou trottant sur les Grands Boulevards.
Jean Le Nouvel est un Parisien amoureux de sa ville et baigné de littérature. Il a arpenté Paris durant quinze ans, revenant de ses balades ébloui de choses vues. Écrivain exquis, il les a associées, à l’aide de sa riche bibliothèque personnelle, à ce qu’en avaient dit ou conté les écrivains.
Cette visite du Paris des écrivains nous révèle des joyaux.
CRITIQUES
« Un livre passe en revue une cinquantaine de lieux parisiens vus par des auteurs célèbres.
C’est une autre manière, originale et érudite, de visiter Paris : avec soixante écrivains pour guides ! C’est le pari réussi par Jean Le Nouvel à travers un petit livre savoureux et bien informé. Un ouvrage qui découpe la capitale en cinq chapitres, grosso modo du nord-est au nord-ouest, l’auteur ayant privilégié les entrées par quartiers ou rues mythiques. De l’île Saint-Louis à la gare de l’Est, de l’Odéon à Montmartre, des rues de La Chapelle au jardin de l’Élysée… L’auteur passe en revue une cinquantaine de lieux. Les fameux guides ne sont plus toujours de ce monde, mais ils ont laissé des traces et des souvenirs que Jean Le Nouvel a recueillis. Le lecteur suit les pas des soixante auteurs, les périodes se confondent, les anecdotes se suivent et ne se ressemblent pas.
Rimbaud, Modiano… Avec de tels guides, il n’est pas étonnant de voir la visite passer par les cafés littéraires. Rue de l’Ancienne-Comédie, au no 13, se tient l’un des plus célèbres d’entre eux, bâti depuis plus de quatre siècles et qui en a vu des écrivains (Voltaire, Diderot, Beaumarchais…): le Procope, c’est dans cet établissement que l’Encyclopédie est née. Des années plus tard, au milieu du XXe siècle, Albert Camus a terminé le manuscrit de L’Étranger. Dans le même quartier, rue Saint-Benoît, Julien Green décrit l’endroit avec des trémolos dans la voix; Marguerite Duras a eu la chance d’y habiter. Dans le Quartier latin, on croise un certain Rimbaud. Rue Victor-Cousin, il occupa une chambre à l’hôtel de Cluny, la numéro 8. Ce que le poète en pense ne figurerait pas dans une plaquette pour touristes: «Une chambre jolie, dans une cour sans fond, mais de trois mètres carrés (…). Je ne dors pas, j’étouffe.»
Bien sûr, un livre sur Paris ne peut pas se concevoir sans Patrick Modiano qui connaît toutes les rues, ou presque, comme sa poche. L’auteur des Boulevards de ceinture est un guide atypique mais merveilleux. Il écrit dans ce livre: «Du centre de Paris, un courant mystérieux nous faisait dériver jusqu’aux boulevards de Ceinture. La ville y rejette ses déchets et ses alluvions (…) Masséna (…) Kellermann: pourquoi a-t-on donné des noms de vainqueurs à ces lieux incertains? Elle était là notre patrie.»«
Mohammed Aissaoui, Le Figaro littéraire
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