LE CANNET-DES-MAURES
De la mer natale à la terre fidèle
par Marcel Migozzi
(extrait)
Le Var ? J’y suis né, ne m’en suis jamais éloigné, y serai vraisemblablement enterré pour toujours… Entre la mer Méditerranée et les collines de l’intérieur des terres varoises, je partage ma vie, sans regret…
Toulon !
Près du port, port de pêche et de guerre, dans la rue de la Fraternité, au bas du Cours LaFayette qui accueille chaque matin un célèbre marché provençal que chanta Gilbert Bécaud, je vois le jour …
C’est dans la vieille ville, la basse ville, le quartier populaire de Besagne aux rues étroites, mal ensoleillées, sales (autrefois) comme la rue de la Pomme de pin, la rue du Mûrier… (rues désormais tronçonnées, entravées, dévoyées à la suite des ruines de la guerre)…
L’appartement qu’une seule fenêtre éclaire est minuscule, à deux pas de la place à l’Huile où se vendent les oursins, les moules de Toulon et de la Poissonnerie, bruyante, forte en gueule et en odeurs (elles ont toutes deux aujourd’hui disparu, transformées par la baguette ordinaire du Progrès en placettes banales sous des tonnes de silence), à trois pas de l’école Dutasta élevée comme un château fort (disparu lui aussi sous le Centre commercial de Mayol), à quatre pas de La Rode, immense terrain vague (hérissé aujourd’hui de tours) semé de roulottes de « Boumians », romanichels, et de jardins ouvriers (mon père y cultivait sa petite parcelle avant la guerre de 39/45…)
Né dans une famille ouvrière pauvre, j’y suis élevé à la dure, aux sacrifices et à la guerre…
Alertes, sirènes qui huent le ciel, courses vers les abris au cœur des fortifications Vauban de la Porte d’Italie…
[…]
Extrait de l’ouvrage : Balade dans le Var, sur les pas des écrivains(c) Alexandrines, février 2010.