José Cabanis à Lasbordes

LASBORDES

José Cabanis en son jardin
par Pierre Nouilhan
(extrait)

Ce solitaire est né à Toulouse en 1922. Comme Malagar le fut pour Mauriac, une grande maison froide entourée d’arbres, à quelques kilomètres de la ville, Nollet fut sa querencia organisée pour une vie studieuse. Il y a passé sa jeunesse, puis, après un temps vécu à Toulouse, le reste de sa vie. Sa famille était catholique et nombreuse. Il avait des sœurs et des frères, dont Arnaud tué en 1940 à Dunkerque, entré peu d’années auparavant à la Trappe d’où la guerre l’avait sorti pour mourir. Ce frère perdu, jamais il ne l’oublia. Il fut élève au collège privé du Caousou, puis au lycée de Toulouse où se produisit une rencontre décisive, celle de Georges Canguilhem professeur de philosophie, plus tard successeur de Gaston Bachelard à la Sorbonne, maître de Michel Serres, de Gilles Deleuze et de Michel Foucault. L’enseignement de cet homme le marqua définitivement, par sa rigueur et par les œuvres qu’il lui permit de découvrir, notamment celles de Proust, de Stendhal, de Dostoïevski, de Freud et celles des écrivains de la NRF. Il lui envoya plus tard tous ses ouvrages, dès leur parution, avec des dédicaces « à faire pleurer les pierres », sans jamais recevoir de réponse. Ce fut, dit-il, un « amour sans réciprocité ». Canguilhem était bourru et distant.

Il ne fit dans sa vie qu’un long voyage en Allemagne, où requis par le STO, il resta de 1943 à la fin de la guerre en Rhénanie, éloigné de ses parents qu’il aimait par-dessus tout. Dans ce séjour forcé sa personnalité se définit, modelée par ses lectures et ses amours.

[…]

Extrait de l’ouvrage : Balade en Midi-Pyrénées, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mai 2011

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