CAMORS
Jean Markale, poète de la celtitude
par Claire Fourier
Jean Markale, né le 23 mai 1928, mort le 23 novembre 2008. Il s’était lancé dans une tâche, s’y est usé ; il s’est éteint de fatigue. C’est une bibliothèque que la mort a englouti, et le poète de la celtitude.
C’est en poète, en effet, que cet homme d’une érudition colossale et d’une rare culture, cet « horrible travailleur » a exploré la tradition médiévale, labouré le champ de la celtitude et fait découvrir à un large public une civilisation dont la connaissance était, jusqu’à lui, réservée aux chercheurs. Un homme de stature internationale, puisque ses livres sont traduits en vingt-cinq langues, les Coréens appréciant notamment le cycle du Graal. Et homme de radio, de télévision, conférencier captivant.
L’enfant a grandi à Brocéliande, auprès d’une grand-mère qui l’a nourri de légendes celtiques. L’adolescent fut, à Paris, initié au cycle arthurien par un professeur féru de poésie moderne et de littérature médiévale qui décida de son orientation. Devenu lui-même professeur de lettres, Markale un beau jour quitta l’enseignement et subordonna son existence à sa passion ; vocation oblige. Des années durant, il a fréquenté les bibliothèques, fouillant livres et manuscrits, acquérant un savoir vertigineux, mû par le souci d’explorer les rapports entre la réalité qui fonde les légendes et les mythes qu’elles véhiculent : c’est la spiritualité qui le passionnait.
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Extrait de La Bretagne sud des écrivains, Alexandrines, 2014.