Friville-escarbotin Amiens Jean-Marc Aubert

DE FRIVILLE-ESCARBOTIN A AMIENS
Jean-Marc Aubert ou l’art de réconcilier les contraires
par Jacques Béal
(extrait)

 

C’est dans la géographie – celle de la France du sud au nord – que Jean-Marc Aubert a trouvé son style et son inspiration. Biographie et imaginaire s’entrecroisent chez celui qui propose, au fil de ses romans, un personnage qu’il connaît bien : lui-même. Il cautionne d’ailleurs cette assertion :  » J’écris toujours, depuis vingt ans, sur le même personnage : moi « .

Ce sportif, marathonien amateur, met un point d’honneur à dégraisser son style.  » Je n’écris pas pour faire joli !  » prévient-il.

Né à Nice, Jean-Marc Aubert a un an à peine quand ses parents rejoignent la Picardie.  » Mon problème est simple : Mes parents se sont connus à Nice. Ma mère vient de là-bas, mon père est de Ham. « 
 » A ma droite  » résume Jean-Marc Aubert,  » Nice, le grand bleu, les palaces, la droite. A ma gauche : Friville-Escarbotin, les usines, les ouvriers, la brique. Il faut faire aimer ça : quelque chose qui n’est pas aimable à première vue. Ce que j’écris, c’est ça, au fond. Je n’écris pas de romans à l’eau de rose ! Les choses que j’écris ne sont pas évidemment belles. J’essaie de faire passer des choses dont la beauté n’est pas immédiate. Pour moi, la belle phrase, elle est niçoise. Je la casse : j’écris picard. « 

Jean-Marc Aubert donne aux mots une patine à l’image de son pays d’adoption : âpre et lucide.  » Je me sens du Vimeu et niçois. C’est inscrit dans ma grammaire. Je n’aime pas tout ce qui est stéréotypé ou qui me renvoie à l’acception conventionnelle de Nice. « 

Le Vimeu, l’antidote de Nice. Côte picarde, Côte d’Azur : l’exact contraire.  » Honnêtement, ce qui m’influence  » explique le romancier, c’est la pluie, la brique, ce que certains appellent la laideur. »

Le Vimeu un lieu d’humanité et d’apprentissage pour Jean-Marc Aubert. Un personnage l’a marqué M. Saint-Germain, un instituteur socialiste :  » Avec Nicole, sa femme, il jouait des pièces dans tous les villages, comme à Vaudricourt. Son aura tournait autour du théâtre de campagne. Je me souviens aussi du  » Mignon Palace  » à Escarbotin. Il y avait là du catch, des prestidigitateurs, des bals. Le  » Mignon Palace  » faisait aussi bistrot avec les poivrots du coin ! « […]

 

Extrait de l’ouvrage : Balade dans la Somme, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2007

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *