FOUGÈRES
Balzac mène l’enquête à Fougères,
par Jean Hérisset
(extrait)
En 1828, Balzac connaît quelques revers financiers à Paris en tant qu’imprimeur. Il décide, pour retrouver une santé financière, d’écrire un roman historique sur les évènements qui ont suivi la Révolution française et particulièrement marqué les esprits dans le pays de Fougères :
« L’on m’a présenté, par le hasard le plus pur, un fait historique de 1798 qui a rapport à la guerre des chouans et des vendéens, lequel me fournit un ouvrage facile à exécuter. Il n’exige aucune recherche, si ce n’est celle des localités. »
D’un naturel optimiste il ne doute pas du succès d’un tel ouvrage auprès d’un large public.
Balzac sollicite l’hospitalité auprès de monsieur Gilbert de Pommereul, ancien ami de son père, en demandant la possibilité d’avoir une chambre dans le château de Fougères, propriété de la famille. Il arrive en septembre et va résider chez ses hôtes, dans l’hôtel particulier Bertin de La Hautière (devenu presbytère) rue du marché en haute-ville où il est plus confortablement installé que dans le château. Il y reste jusqu’à la fin octobre avant de repartir à Paris pour achever l’écriture de son roman qui sera publié en mars 1829 sous le titre « Le dernier chouan ou la Bretagne en 1800 ».
Le voyage depuis Mayenne se faisait en empruntant une « turgotine » que Balzac décrit comme « un méchant cabriolet à deux roues très hautes, au fond duquel deux personnes un peu grosses auraient eu quelque difficulté à tenir ». Il semble que le mauvais souvenir qu’il a gardé de son voyage explique la place qu’il donne dans son roman à ce déplacement.
Il arrive au relais de poste situé à l’entrée de la ville dans l’hôtel Saint-Jacques, rue Porte-Roger et a dû traverser les anciennes douves de la ville pour regagner la maison où il était attendu.
[…]
Extrait de l’ouvrage : Balade en Bretagne Nord, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.