MOËLAN-SUR-MER
Charles Le Quintrec :
Un attachement viscéral, farouche et spirituel
par Alain Lemoigne
L’œuvre de Charles Le Quintrec est indissociable de la Bretagne. C’est une ode lyrique, une rhapsodie fervente et généreuse à la terre d’Armorique dont il restitue tout aussi bien la réalité quotidienne la plus âpre que les friches tourmentées d’un ciel de traîne ou l’enchantement habité des forêts. Dans ses ouvrages il ne cesse de célébrer et de rendre gloire à cette terre nourrie de sortilèges et comme traversée des soubresauts du commencement du monde.
Au tout début de son roman Les Nuits du Parc-Lann (1990), Charles Le Quintrec qui endosse l’identité du narrateur, déclare : « Je suis de la lande comme d’autres sont de la mer » et il s’empresse aussitôt de préciser : « Je suis un de ces “nés natifs” ». Dans la préface d’un précédent ouvrage – La Bretagne de Charles Le Quintrec (1984) –, livre de toutes les confessions et hymne aussi lancinant que cru à sa terre natale, il annonce d’emblée que cette terre lui est vitale et consubstantielle pour confier quelques pages plus loin : « Tout jeune, j’ai fait corps avec ce pays » – sa phrase maîtresse ! On mesure à ces mots le degré de fusion atteint entre l’enfant de Plescop et les landes murmurantes du Morbihan. S’il fallait confirmer le lien passionné, l’alliance totale et charnelle qui soude l’auteur à son sol, il n’est qu’à bien considérer le poids évocateur des titres qui jalonnent son œuvre.
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Extrait de La Bretagne sud des écrivains, Alexandrines, 2014.