ORLEANS
Charles Péguy, « Orléans qui êtes au pays de Loire »
par Géraldi Leroy
« Rien n’est mystérieux comme ces sourdes préparations qui attendent l’homme au seuil de toute vie. » L’importance de l’enracinement orléanais sur les assises de la personnalité et sur les origines du parcours de Péguy vérifie cette assertion de L’Argent. Le visiteur intéressé peut encore aujourd’hui repérer l’univers de l’enfance et de l’adolescence de l’écrivain dans ce quartier Bourgogne qui, à l’est de la ville, conduit à Saint-Jean de Braye. Sa mère et sa grand-mère se sont installées vers 1850 au n° 48 du faubourg Bourgogne avant d’habiter au 50, tout à côté (les deux maisons ont été détruites en 1922 pour faire place à une rue). Début 1891, le jeune Péguy et sa mère se rapprocheront du centre-ville en élisant domicile au 2 bis rue de Bourgogne dans le prolongement du faubourg. Le début de Jeanne d’Arc. Drame en trois pièces y fut écrit comme le rappelle une plaque apposée sur la maison. Par la rue de l’Oriflamme, un peu plus haut à gauche, on accède à l’église Saint-Aignan où l’auteur fut baptisé et où il suivit les cours de catéchisme.
Péguy a toujours tiré gloire de son ascendance populaire issue de la province la plus lointaine et la plus profonde. De fait, sa mère était originaire de l’Allier, d’une lignée de cultivateurs et de bûcherons. Quant à son père, mort prématurément, il descendait depuis des générations d’une famille de paysans et vignerons de Saint-Jean de Braye, de Mardié et de Chécy dans les environs d’Orléans. On sait combien notre auteur a exalté ces milieux de l’ancienne France dont il a célébré en des pages fameuses et le goût de « l’ouvrage bien faite » et l’ardeur infatigable au labeur. On connaît en particulier le portrait qu’il a tracé de sa mère dont le travail est assimilé ni plus ni moins à celui des bâtisseurs de cathédrales…
Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.