CAYLUS
Évariste Huc, un Père Lazariste original, un voyageur étonnant et curieux
par Jean-Marie Senocq
(extrait)
Évariste Huc ne passa que vingt-trois ans dans son Sud-Ouest natal, années d’enfance, d’adolescence au petit séminaire de l’Ésquile, à Toulouse, puis au grand séminaire, quitté en 1836 pour le noviciat des Lazaristes à Paris, où il fut ordonné prêtre le 28 janvier 1839, avant d’être envoyé à Macao, enclave portugaise en Chine du sud où se trouve le siège de la mission lazariste en Extrême-Orient.
Rien de remarquable dans ces années d’adolescence et de jeunesse pour attirer sur lui l’attention de ses compatriotes. Il est pourtant célèbre dans son pays d’origine : l’avenue principale de Caylus porte son nom, et une plaque est apposée sur sa maison natale.
Certes, ses rapports avec le terroir natal se réduisent en apparence à fort peu d’éléments : outre cette naissance à Caylus, fruit du hasard, ses années de formation à Toulouse, quelques visites à sa mère après son retour en France (mais il n’en reste aucune relation suivie), deux cures thermales à Ax-les-Thermes… Pourtant le souvenir de son pays est présent dans l’œuvre d’Évariste Huc : les tours des pagodes chinoises ne lui rappellent-elles pas les clochers « toulousains » de son enfance ? On ne s’attendait pas à rencontrer ici ce phénomène de « mémoire involontaire » qui trahit chez notre original missionnaire une nostalgique prégnance ! En fait, sa notoriété, y compris dans le Sud-Ouest, a pour source le très grand succès, dès 1850, de ses Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Tibet pendant les années 1844, 1845 et 1846, dont la publication fut suivie de nombreuses rééditions. Un autre ouvrage parut en 1854 et donna lieu lui aussi à plusieurs éditions, L’Empire chinois.
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Extrait de l’ouvrage : Balade en Midi-Pyrénées, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, mars 2011.