Les séjours de Simenon dans les Alpes-Maritimes
par Paul Daelewyn
L’œuvre de Simenon éveille généralement des impressions d’atmosphère grisailleuse. Pourtant, le romancier nomade a multiplié les demeures et les séjours dans les lumineuses Alpes-Maritimes, sources d’inspiration ou de décors pour de nombreux romans et nouvelles.
Le séjour d’Antibes.
Georges Simenon s’établit à Antibes de novembre 1931 à février 1932. À la jonction des boulevards James Wyllie et de Bacon, il loue la villa Les Roches grises, aux murs peints en rouge, face à la vieille ville d’Antibes, à Nice, et aux montagnes de l’arrière-pays. Il s’agit pour lui d’un lieu de travail où il rédige quatre Maigret dont L’Affaire Saint-Fiacre. Il y inaugure l’adaptation au cinéma de deux enquêtes policières Le Chien jaune avec Jean Tarride et surtout La Nuit du carrefour dont la réalisation est confiée à Jean Renoir. Simenon s’en est expliqué le 16 avril 1932 dans les colonnes du journal Paris Soir : « Antibes 1931. Décembre. Jean Renoir est là. Des heures durant, en pyjama, les cheveux en désordre, nous cherchons une chair pour Maigret. Car le scénario est prêt. Le découpage est prêt. Les décors sont prêts. La layette et le berceau, en somme. Il faut que Maigret naisse enfin à la vraie vie, avec un visage, des épaules, une voix. Cent noms défilent. Enfin le crayon bleu en souligne un : Pierre Renoir. » Si ce n’est Jean, c’est donc son frère !…
Extrait de l’ouvrage : Balade à Nice, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, avril 2012