VILLEPARISIS
Balzac et Villeparisis : une histoire d’amour
par Danielle Thénault
« Elle a été une mère, une famille, un ami, un conseil ; elle a fait l’écrivain, elle a consolé le jeune homme, elle a créé le goût… » (Lettre de Balzac à Mme Hanska, juillet 1837).
C’est en ces termes qu’Honoré de Balzac évoque celle qu’il a rencontrée à Villeparisis, Madame de Berny, peut-être la femme la plus importante de sa vie.
La famille Balzac s’installe à Villeparisis en 1819, peut-être pour des raisons d’économie ou parce que le père d’Honoré, retraité, voulait profiter de la campagne. Quant au choix de Villeparisis, il peut s’expliquer par le fait que les voisins des Balzac, à Paris, la famille de Berny, avaient une gentilhommière à Villeparisis. Les Balzac y occupent une maison appartenant à M Sallambier, cousin de Mme Balzac, située à l’entrée du village en venant de Paris par Livry et Vaujours (54 rue Jean Jaurès) à côté de l’actuel parc Balzac.
La famille se compose du père, Bernard-François, 73 ans, de la mère, Anne-Charlotte Sallambier, 41 ans, de quatre enfants : Honoré, l’aîné (19 ans), Laure (17 ans), Laurence (16 ans), Henri (10 ans) et de la grand-mère Mme Sallambier. Seul, Honoré, clerc de notaire, saisi d’une pressante vocation d’écrivain, reste à Paris ; il ne vient à Villeparisis qu’une huitaine de jours en 1820 et c’est à cette occasion, devant tous les amis et la famille qu’Honoré donne lecture de sa première œuvre achevée. Il s’agit d’une tragédie : Cromwell, franchement mauvaise, d’après les auditeurs, qui ne sera jamais imprimée. Il abandonne alors Paris à la fin de cette année-là pour s’installer à demeure et occuper la chambre à l’œil-de-bœuf donnant sur le village.
[…]Extrait de La Seine-et-Marne des écrivains, (c) Alexandrines, 2015.