Balade en langue bretonne
par Erwan Hupel
Celui qui, pour la première fois, se hasarde à poser les yeux sur un panorama de la littérature en langue bretonne (et encore, ne traitons nous ici que du sud de la péninsule !) attend peut-être d’y trouver son compte d’« irréductibles », de bretons « purs et durs », berniques accrochées à leur langue comme à un rocher.
Il sera déçu.
Écrire en langue bretonne s’avère rarement être une évidence, encore plus rarement une fin. C’est plutôt l’idée d’une confluence, une quête renouvelée d’un supplément de sens au fil des étapes et des auteurs et rien n’est moins neutre somme toute que d’écrire en breton.
Bien sûr cette littérature est plurielle et nous n’entendons pas ici dire dans leur exhaustivité les traces laissées par la multitude des écrivants bretonnants, ni même suivre toutes les tracées ouvertes par les écrivains de langue bretonne. Aussi nous excusera-t-on d’être partiels, d’avoir donné la meilleure part à ceux qui ont interrogé, qui la forme, qui le sens de cette littérature, plutôt qu’au peuple des passeurs qu’en aucune manière nous n’avons voulu dénigrer.