Augustin Thierry à Blois

BLOIS

Augustin Thierry ou le dévouement à l’histoire

par Bruno Guignard

 

« Il n’est de plus belle chose

que de consacrer sa vie à la science ».

 

On connaît peu et on lit encore moins aujourd’hui cet auteur qui fut une célébrité de son temps et l’un des rénovateurs de l’historiographie française.
Né en 1795 à Blois dans un foyer modeste – son père est sonneur de cloches et chantre de la cathédrale – ses dons précoces le font accepter en 1806 comme boursier au collège de Blois. Louis Godeau, un de ses maîtres au collège de Blois : s’en souvient :  « Parmi ceux [des élèves] qui nous furent présentés, parut un tout jeune enfant, à la figure ronde, aux beaux yeux noirs, aux cheveux châtains, aux sourcils bien arqués…, un léger sourire sur les lèvres et l’air à peu près assuré, annonçant la confiance dans ce qui allait se passer. En effet les questions faites à l’enfant sur les premiers éléments de latin furent répondues avec un aplomb, une précision et une intelligence qui nous frappèrent. « Comment t’appelles-tu mon petit ?  dis-je alors à l’intéressant enfant. – Thierry, Monsieur. Et bien j’en ferai le compliment à ton père. »
C’est en ce lieu, qu’en 1808, au cours d’une lecture des Martyrs de Chateaubriand, il a la révélation de sa vocation d’historien. Le texte de Chateaubriand enflamme son imagination et il se met à déclamer « Pharamond, Pharamond, nous avons combattu avec la lance et l’épée »…
En 1811, il entre à l’École normale supérieure de Paris où en deux ans il décroche deux baccalauréats, littéraire et scientifique, et une licence de lettres. Adepte des idées de la Révolution française, il se rapproche de Saint-Simon dont il devient le secrétaire entre 1814 et 1817. À son contact, Augustin Thierry se familiarise avec les études historiques et prend conscience du rôle important joué par le peuple dans le déroulement de l’histoire. En 1817 il entre au Censeur, journal libéral, où il commence à exprimer ses idées qu’il développe en 1820 dans ses Lettres sur l’histoire de France publiées dans le Courrier français : les nations actuelles naissent des invasions barbares et s’élèvent progressivement vers le gouvernement libre et les institutions parlementaires. Idées subversives au temps de la Restauration qui valent à Augustin Thierry d’être chassé du Courrier français en 1821…

Extrait de l’ouvrage : Balade en région Centre, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, 2013.

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