ARCACHON
Le bassin d’Arcachon, refuge des écrivains,
par Mireille Pastoureau
(extrait)
Les grands écrivains qui attachèrent leur nom au bassin d’Arcachon n’étaient pas des enfants du pays. Acteurs de la vie mondaine ou soucieux de tranquillité, résidant principalement à Paris, ils vinrent chercher au bord de la lagune marine enclose de dunes et de pins un dépaysement et un refuge, en hiver comme en été. Aucun d’eux ne fit du Bassin son lieu de séjour exclusif et ils visitaient aussi la Côte d’Azur ou l’Italie. Tous furent sensibles à la quiétude de la villégiature, à la douceur du climat, au charme des rivages sauvages et aux promesses d’une santé meilleure. Pour ces hommes ou femmes de lettres, il s’agissait de parenthèses salutaires, de vacances entre gens du même monde, sans incidence sur l’œuvre littéraire en cours.
Le xxe siècle fut l’époque des séjours familiaux et discrets pour des écrivains ou futurs écrivains comme Jean-Paul Sartre enfant, qui passait ses vacances d’été à Arcachon dans la villa de ses grands-parents et y séjourna, plus durablement, en 1914. Il fut alors inscrit à l’école communale où l’instituteur le faisait asseoir à un pupitre spécial à côté de la chaire et, pendant les récréations, le gardait à ses côtés pour le tenir « à l’écart du vulgaire » (Les Mots). Plus tard, François Mauriac, Roland Dorgelès et Pierre Benoit vinrent aussi passer des vacances estivales rafraîchissantes car, lorsque l’arrière-pays est écrasé de chaleur, une brise légère vient toujours aérer le Bassin. Marcel Aymé (1902-1967), originaire du Jura, découvrit le Cap-Ferret en août 1939 et y resta finalement jusqu’à août 1940. Après avoir loué la villa Taxis, il fit construire une villa familiale, la villa Pouquette, dans la presqu’île simple et tranquille où les maisons accueillent l’été plusieurs générations confondues. Jean Anouilh loua aussi la villa Taxis au Cap-Ferret et, lorsque ses finances le lui permirent, fit l’acquisition de la villa Les Pêcheurs, près de l’église, qui fut revendue récemment.
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Extrait de l’ouvrage : Balade en Gironde, sur les pas des écrivains, Alexandrines, mars 2008.
Au sujet de Marcel Aymé et Jean Anouilh au Cap-Ferret. Il ne s’agit pas de la villa Taxis, mais Takis.
Et Marcel Aymé n’a jamais fait construire la villa Pouquette. Il la louait.
EN EFFET, CEST UNE ERREUR MERCI DE NOUS L’AVOIR SIGNALÉ