Antibes et Audiberti,
par Marie-Louise Audiberti
Myriades d’été substance des matins,
mer à boire, qui donne soif d’une réponse,
pierres à double tour gardiennes des destins,
que votre joue enfin livre ce qu’elle annonce !
Jacques Séraphin Marie Audiberti est né à Antibes, le 25 mars 1899. Il se félicitait d‘avoir ainsi un pied dans le siècle des poètes traditionnels, et en plus d’être né sous le signe du bélier, tel un Baudelaire, par exemple.
Antibes, Antipolis, ville devant, ou antiville, avec la pierre du rempart, la mer, et non loin la montagne, l’Audibergue, (montagne d’Audi ?), c’est de là que l’enfant prend son envol.
Sa ville, mon père ne cesse de l’évoquer dans ses œuvres et particulièrement dans Monorail, roman quasi autobiographique, ainsi que dans Cent jours et aussi dans son denier livre Dimanche m’attend. Mais on la trouvera partout, transposée ou non, ville disparate qui tournoie dans ses divers quartiers, du Safranier au Cap d’Antibes, du Marché provençal aux plages de Juan-les Pins.
Un père autoritaire, maçon de son métier, une mère douce et timorée. Il est l’enfant unique, le tenant du nom. La maison natale se trouve rue du Saint-Esprit, baptisée rue Amen, dans Monorail. C’est une petite maison tout en hauteur. « De la terrasse brûlante, on voyait tout près, au-delà du chemin de ronde qu’elle surplombait, la mer, la mer implacable, la fin des villes, la mort des hommes, la dernière page avant le néant. »…
Extrait de l’ouvrage : Balade à Nice, sur les pas des écrivains (c) Alexandrines, avril 2012