André Dhôtel à Provins et Coulommiers

PROVINS, COULOMMIERS

André Dhôtel, un ardennais de Provins

par Roland Frankart

Comme Cadet Roussel, André Dhôtel avait trois demoiselles et trois maisons. Les demoiselles étaient ses trois petites-filles. Les trois maisons ? Son appartement de Paris, sa maisonnette des Ardennes, sa maison de Provins. Et c’est aussi à Provins qu’est sa dernière demeure.

Ardennais de naissance et de coeur, il passa son enfance à Autun, vint à Paris préparer sa licence de philosophie et faire son service militaire (avec Marcel Arland et Georges Limbour) puis commença une carrière de professeur qui le conduisit dans le Nord et en Grèce avant d’être nommé à Provins, où il fut en poste de 1929 à 1934. C’est là qu’il connut Suzette, fille d’un négociant en vin, avec qui il fit un peu de théâtre (dans une pièce de Labiche) ; ils se marieront en 1932 et vivront ensemble pendant soixante ans. Il ne survivra à son épouse qu’une année : André est mort un an après Suzanne, jour pour jour, heure pour heure. Jean Grosjean, présent à l’enterrement de son ami, raconte qu’il y avait ce jour-là (le 26 juillet 1991) fête foraine devant l’église Saint-Ayoul de Provins ; on sortit de l’office en entendant les haut-parleurs clamer « Et la fête continue ».

C’est aussi pendant ses années provinoises de l’entre-deux guerres que Dhôtel fit paraître son premier roman, Campements (Gallimard, 1930). Il devra attendre 1943 avant de voir publier le second, mais c’est une autre histoire et ce seront d’autres postes (Charolles, Valogne) avant un retour en Seine-et-Marne, cette fois à Coulommiers, où il sera nommé en 1943, grâce à l’intervention de Jean Paulhan. Habitant successivement avenue de La Ferté-sous-Jouarre puis avenue Gastellier, il poursuivra sa carrière à Coulommiers jusqu’à la retraite, en 1961, année où il vint habiter à Paris. Un de ses anciens élèves de Coulommiers, Patrick Reumaux, devenu son ami, sera un de ses lecteurs les plus avisés et lui consacrera, entre autres travaux, une thèse de doctorat ; c’est à lui que l’on doit la notice sur Dhôtel dans le Balade dans les Ardennes de la présente collection.

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Extrait de La Seine-et-Marne des écrivains, (c) Alexandrines, 2015.

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